vendredi 1 août 2008

Horreur sur le camping


Si vous êtes friand des films d’horreur et que vous avez vu sept fois le Projet Blair Witch, ce chapitre est pour vous. Car c’est dans un enfer vert que nous avons atterri ce soir. Eteignez les lumières (ou allumez toutes les lampes de la maison si vous craignez que la peur ne vous assailles) et mettez une musique d’ambiance. Voici pour vous « Horreur sur le camping »…

Les montagnes sont couvertes de brumes. Le temps monotone laisse présager d’un orage prochain. Un bus s’arrête. Kagamuchiko Kyuku mae est un petit village sans âme, triste et lugubre. Le long de la rue principale clignote les enseignes du Lawson et du Seven Eleven. Diane et Yvonne descendent là. Le trajet a été long depuis Yokohama. Sur le bord de la route, un vieil homme les attends, pour les mener au camping. La route grimpe dans les bois, de plus en plus profondément. Soudain, la voiture s’arrête, au milieu de nulle part. Sur un côté de la route, une tente. Un peu plus loin, un bungalow décrépi, et de l’autre côté de la chaussée, un camping car à l’abandon. L’homme ne comprend pas les jeunes filles. Elles ont une tente, finissent par le faire comprendre. L’homme est étrange. Sourd peut-être. Les filles ne sont pas rassurées. Ni par le vieil homme ni par le camping. Au bord de la route, elles découvrent leur emplacement. Un terrain étroit et mal entretenu. L’herbe est haute. Elle n’a pas été coupé depuis bien longtemps. La vieille table est habitée par les fourmis et d’énormes papillons ont élus domicile dans le parasol maculé. Au fond du terrain, une vieille cabane abrite les toilettes, en piteux état et à la chasse d’eau-karcher, ainsi que les douches dont le sol est caché par la terre. Le sourire des jeunes filles s’estompe petit à petit. Où sont-elles tombées ? Que va-t-il leur arrivée dans ce camping sorti tout droit d’un mauvais film d’horreur? En contrebas, la cuisine montre ses casseroles brûlées et ses fauteuils de bureaux miteux.
Il est trop tard désormais pour faire marche arrière. Diane et Yvonne entreprennent donc de monter (laborieusement) leur tente. Leurs jambes sont dévorées par des insectes vampires, qui laissent sur leur passage des piqûres mouillées de sang. A peine installées, les filles prennent leurs sacs et redescendent en ville, à la civilisation. Elles n’ont pas encore mangé et doivent trouver le combini bien plus bas dans le village. Il fait encore jour, mais les nuages ne cessent de descendre sur la ville. Toujours aucun Fujisan à l’horizon, perdu derrière la brume.
Pendant qu’elles dégustent, en prenant le plus de temps possible leur repas, nos demoiselles ne réalisent toujours pas dans quel camping elles ont mis les pieds.
Il fait nuit quand elles reprennent la route. Rapidement, les lampadaires se font plus rares. La peur les envahit. Se tenant la main, elles accélèrent le pas, craignant à tout instant de voir surgir une bête féroce ou un tueur en série. Rien de cela pourtant, et déjà la lumière du « camping » apparaît. Mais la peur est bien là. L’angoisse surtout de se trouver dans un tel lieu. Une douche et au lit. Mais l’horreur est encore au rendez-vous. Dans la douche sale saute d’un bond joyeux un insecte monumentale, digne croisement entre une sauterelle et une araignée. Un peu plus petite que le point, d’un noir d’encre, ses longues pattes s’étirent pour permettre des bonds immenses. Une deuxième apparaît bientôt. S’en est trop. Terrifiées, Diane et Yvonne quitte en hurlant la cabane. Comment de tels insectes peuvent-ils exister ? Tremblantes, mortifiées, elles rejoignent la tente, bien décidées à ne plus mettre les pieds dehors ne serait-ce que pour aller au toilette.
Il fait une chaleur moite sous la tente. Mais rien ne réussirait à faire sortir nos jeunes filles de leur frêle demeure. Tant bien que mal, elles s’installent, tentant de trouver le sommeil, attendant avec inquiétude que le soleil montre le bout de son nez…

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