Je me permet une parenthèse dans les trépidantes aventures de nos lyonnaises pour vous parler de la télévision japonaise. Tout d’abord, il faut savoir que la publicité ne coupe pas l’émission, c’est l’émission qui coupe la publicité. Autrement dire, nous sommes prêtes à voir TF1 et sa seconde page de pub à notre retour. Pour deux minutes de film, de drama ou de tout autre émission, il faut compter le double en terme de publicité. Et n’ayons pas peur du kitch. Il faut bien avouer que le ridicule ne tue pas, entre les chorégraphie version La Maaf et les expressions surjouées des acteurs. Ma palme revient incontestablement aux pub pour les bières Asahi. Un homme, dans une rivière, envoie un poisson pêché à la manière d’un ours (soit avec la papatte) à ses amis qui attendent accroupis sur la berge. A la fin de la pub, ils sont tous autour de l’énorme poisson, une bière à la main. Je n’ai pas encore compris le rapport personnellement… La seconde version montre la pêche aux crustacés…
Pour les émissions, inutile de chercher du culturel. Il n’y en a pas (en tout cas, pas que nous ayons vu). La majeure partie des émissions consiste en des jeux imbéciles, où les invités se rendent ridicules sur le plateau par de mauvaises blagues ou d'inutiles défis. Petite variante avec les émissions de relooking (pince pour faire grandir le nez, rajout et couleur pour les cheveux, manucure… bref la totale !). Il faut aussi compter toutes les émissions qui parlent de nourriture (c’est-à-dire la quasi-totalité, car il y a toujours de la nourriture à la télévision japonaise !!!). Enfin, il reste les dessins animés, assez rares, mais encore le mieux qu’on est vu jusqu’alors. Pour ce qui est des informations, elles sont quasiment inexistantes, soit tôt le matin, soit tard le soir, et toujours très courtes. Les deux présentateurs y parlent beaucoup people, sauf en cas de catastrophe. Et là, c’est de la télé réalité version voyeuriste au possible. Le journaliste sur place nous conduit sur tous les lieux pour expliquer tous les dégâts du séisme ou de l'inondation. Il rencontre les victimes pour leur demander ce qu’il s’est passé. Petit détail qui a son importance, les victimes sont couvertes de sang car blessées et allongées en attendant des soins… Il y a presque un côté malsain dans leur traitement de l’information. Les plans sont tous filmés caméra à l’épaule, genre « on y était ». Personnellement, je ne suis pas fan et je ne pense pas que ce soit une bonne manière de traiter l'information. Il serait intéressant d'étudier comment les japonais considèrent l'information télévisée et ce qu'elle représente concrètement pour eux. D'autant qu'il lisent essentiellement les journaux pour s'informer (ceci explique peut-être cela...).
Je ne vous ai pas encore parlé des dramas… Quel oubli ! Imaginez un mélange entre « Plus belle la vie », et « Les feux de l’amour ». Vous y ajoutez des plans immensément lents et terriblement longs. Un scénario surréaliste. Et des acteurs qui n’en sont pas. Voilà un drama japonais. Nous avons adoré celui sur la cuisine, qui se déroulait à Asakusa (nous avons reconnu les lieux, nous sommes très fières !!!). Pour le coup, c’était vraiment « Plus belle la vie apprend à faire un gâteau » ! Avec des scènes intenses, comme quand l’apprenti pâtissier regardait son gâteau raté pendant dix minutes, avec un air d’ « être ou ne pas être un gâteau, telle est la question ». Une méditation profonde, shakespearienne, sur une mauvaise pâtisserie… Bon, je vous rassure, à la fin il parvient à réussir son gâteau (Haaaaa !!!! : voix du public en extase ou des présentatrices qui font figuration…).
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