samedi 26 juillet 2008

Balade à Chinatown

A présent que le suspens est levé concernant la suite de nos aventures, reprenons le récit où nous en étions restées : Yokohama. Au sortir du train, notre défi (devenu une habitude désormais) est de mettre le doigt sur notre hôtel. En une dizaine de minutes, nous arrivons à bon port : record battu !!! (nos épaules ont poussé un Ouf ! de soulagement !!!). Nous logeons au Yokohama Youth Hostel, l’un de nos meilleurs hébergements jusqu’alors. La Twin room (traduisez : pièce minuscule où nos deux futons se juxtaposent et nos bagages s’entassent devant la porte) est propre et accueillante. Nous sommes au cinquième étage, sans ascenseur (mais à l’étage de la douche !). Et sur le toit se cache un potager dans lequel émergent tables et chaises et d’où nous avons une jolie vue sur le quartier. Quand au personnel, il est plus qu’accueillant et c’est avec un réel plaisir que nous les saluons chaque matin, dans leur office de l’autre côté de la nuit.
Ainsi installée, nous sommes fin prêtes à découvrir Yokohama. A quelques minutes de notre hébergement, s’étend le quartier chinois. Il serait le plus grand Chinatown du monde. C’est là que nos pieds nous porterons pour notre première soirée dans cette ville portuaire qu’est Yokohama.
L’entrée de Chinatown est marquée par un gigantesque torii, ouvragé de bleu et de blanc.

Une dizaine de portes sont ainsi disséminées dans tout le quartier.
Allez, pour la peine je vous en met une de plus...
Alors que nous passons la porte, nous passons dans un autre monde pour nous retrouver, littéralement, en Chine. Des bâtiments, de leur architecture, jusqu’à la nourriture et les vêtements, tout rappelle l’empire du milieu (jusqu’au étiquette « Made in China »). Dans les boutiques de souvenirs, s’étalent des pandas de toutes sortes : peluches, portes clés, portes monnaies, tee-shirt, allumettes… Même des kitty géants !!!
L’animal est l’emblème même de Chinatown et ne semble pouvoir s’en défaire. Les rues sont illuminées, animées (jusqu’à 22h où les boutiques ferment et le quartier prend des allures de ruelles malfamées). Nous voulons absolument goûter les nikuman, des sortes de pains en forme de goutte fourrées à la viande ou aux champignons (ou à d’autres choses). Entrant dans un restaurant, nous nous retrouvons à payer une fortune un tout petit plat, mais pas de nikuman (rupture de stock). A la table voisine, une famille dévoraient plats après plats (même la grand-mère qui parvenait tout juste à tenir ses baguettes !!!). Nous avions vraiment l’air de deux sans le sous avec nos pauvres plats…ou d’anorexiques, au choix (quoique cette option ne serait pas celle qui choquerait le plus les japonais ). Au passage, nous avons opté pour la minute de solitude, en demandant avec toute l’innocence possible : « On mange ça comment ? » devant des nikuman sucrés. Nous avions bien trouver sur notre route une boutique qui vendait des nikuman à des prix abordables, mais il fallait encore les faire cuire, et nous n’avions pas assez d’allumettes sur nous… (appréciez l’ironie..). Mais avec notre chance inénarrable, nous sortons du restaurant, et tombons sur une vendeuse de nikuman cuits et pas chères…Et même des gâteaux aux sésames et fourrés au sésame. Bref un vrai repas copieux et délicieux !!!
Repues, nous avons repris notre découverte de Chinatown. Et, oh joie, nous avons trouvé une machine à puri kura. Mais qu'est-ce qu'une machine à puri kura ? (je lis dans vos pensées à force). Vous connaissez tous les cabines photo où nous ressortons avec des photos d'identité et des têtes de truands. Et bien les machines à puri kura, c'est pareil, mais avec des fonds marrants, des photos originales et la possibilité de faire et de mettre pleins de dessins dessus !!! Le temps que l'on comprenne comment ça marche, nos photos ne ressemblaient plus à grand chose, surtout que la gomme d'écran (oui, j'invente des noms d'objets...) d'Yvonne ne fonctionnait pas.

Au cours de nos pérégrinations, nous avons aussi découvert un temple, bien différents de ceux que nous avons visiter jusqu'alors. On sentait avec force l'influence chinoise. Admirez l'opulence du bâtiment, vraiment à sa place dans ce quartier si particulier de Yokohama.
Quand les rues sont devenues trop obscures, que les magasins montraient presque tous portes closes, nous avons repris la route de l’auberge de jeunesse. Nous y avons même passé une longue et douce nuit (nous en avions bien besoin !).

vendredi 25 juillet 2008

Petite pause * Yvonne passe aux commandes * ^w^ YATTA !!

Coucou vous !!!

Ce soir c'est mal de dents généralisé chez les "made in Lyon" (c'est Diane qui m'a copié, je précise). On prend du Paracétamol vous inquiétez pas ^^' Sinon, comme vous ne le savez peut-être pas encore, nous avons été obligé de reporter notre acscension du Mont Fuji, à cause de moi -> ma cheville ressemblait plus en effet à celle de guy Carlier qu'à celle de la "fausse maigre" que je suis... Pour faire simple et garder un peu de suspens (Diane va encore me reprocher de lui pourri son travail lol jdéconne) je ne vous raconterai donc pas tous les détails mais je me suis faite littéralement dévorer par les moustiques : jugez-en par vous-même, 28 piqûres sur la cheville droite ~ 3 jours pour le dégonflage ~ l'ascension du Mt Fuji reportée à fin Août (on aura des réservations moins chères et les touristes en moins, c'est déjà ça) ~ et un squattage de la même Youth Hostel de Ôsaka.
Après les problèmes de santé, les impressions, en bref, les trucs qui m'ont marqué. Alors, la première chose qui m'a frappé (à tokyo donc) ce sont les corbneaux !!! J'vous promet c'est dl'abus, y en a de partout et en masse surtout à Tokyo ! Ils sont partout, plus nombreux que nos pigeons natonaux. En fait, ils les remplacent (amplement). Ensuite, la gentillesse des jap. c'est simple, si vous êtes "lost in translation", ouvrez votre carte, faite genre vous bugez sur la route à prendre et un/e japonais/e viendra vous demander en Anglais si vous êtes perdu ou s'il peut vous aider. On a même eut droit à une gentille ptite mamie (qui parlait pas Anglais -> les heures passées à faire désespérer ma prof de jap ne m'auront finalement pas été inutiles ^^') qui est allée jusqu'à appeler son mari pour qu'il nous amène en voiture jusqu'à notre station de métro (20 min à pieds). Ha, les jap adorent les Français ^x^ Tout bénèf !!!! En plus y a plein d'inscriptions en Français (ça rassure un peu même si c'est bourré de fautes d'hor-taux-gras-feux), les noms des magasins, de la bouffe... Le temps est lourd, fait aussi chaud (voire plus) que chez nous sauf que c'est insupportable car le vent semble avoir décidé de prendre ses vacances en France cette année. La télé jap c'est de la merde -> pas un manga à l'horizon [mais où est Dorothée quand on a besoin d'elle ??], que des vieilles pubs et de la bouffe (à vous en dégoûter), et des émissions pourries avec des stars de séries B (au mieux) qui font des "jeux" oO Sinon le truc trop bien c'est qu'on peut hyper facilement trouver de la bouffe délicieuse pour pas cher, notamment dans les combini (= convenience stores ouverts 24/7). On a déjà testé les bains jap traditionnels - pas les onsen ! C'est les bains communs, on se lave sous la douche avant de se relaxer (mais trop relaxant jvous jure, bon en même temps jui encore jms allée au sauna) dans un grand bain d'eau brûlante. c'est énorme !! Bon après, vous êtes tous nus devant les autres utilisatrices (ben vi, faut pas rêver, c'est pas mixtes, bande de cochons !).

Bon j'ai mal à la nuque alors je vous laisse je remarquerai des trucs plus tard on a le WIFI gratuit !! Yeah !

PS: j'en ai marre du baseball, les jap connaissent que ce sport là !

mercredi 23 juillet 2008

En route pour Yokohama


Enfin, 13h30. Nous nous empressons de récupérer nos sacs. Vainement, nous attendons notre française un bon quart d’heure, discutant avec notre hôtesse. Elle semble n’avoir pas quitter Nikkô depuis bien longtemps, s’extasiant devant les chaussettes Kitty d’Yvonne (achetée en France…si si, on en trouve aussi chez nous !!! Elle ne s’y attendait vraiment pas !) et devant mon sac gâteau sorti des boutiques de Shibuya.
Une légère brise se lève alors que nous prenons la route de la gare. Notre train part à 14h20, pour Utsunomiya. Nous nous rendons à Yokohama. Nous pensions dans un premier temps visiter le jardin de Mitô, l’un des trois plus beau du Japon, mais nous ne savions où y passer la nuit après un trajet de trois heures de train.
Il faut alors s’organiser pour Yokohama. Pendant que je file à la gare m’enquérir du trajet à emprunter, Yvonne fait escale à l’office du tourisme pour réserver notre nuit sur place.
Sur le quai, notre train s’est mis en place. Je ne peux pas réserver nos places de Shinkansen sans le Japan Rail Pass d’Yvonne. Je l’attends donc avec impatience. Bientôt 14h20. Ce n’est pas possible, nous allons encore rater notre train (j’ai oublié que ma montre avance de cinq minutes….) ! Non, voilà Yvonne qui arrive. Je saisis mes sacs et nous nous glissons dans un wagon juste avant que les portes ne se referment.
A Utsunomiya, nous réservons nos places de Shinkansen, au cours de notre demi-heure de transit. Sur le quai, nous demandons au contrôleur où se trouvent les wagons des places réservées. Puis entrons dans un bocal-salle-d’attente climatisé, où nos sacs et nos bibines d’occidentales semblent forcer l’admiration.
Un premier Shinkansen passe, sans s’arrêter. Sa vitesse est impressionnante. Il semble pouvoir emporter tout sur son passage. Puis voici le nôtre. Le nez effilé, la peinture clinquante. Enfin un vrai train, avec des places dans le sens de la marche. Pas de compartiment à bagage. Nous devons donc laisser nos sacs à nos pieds (une vraie gymnastique !!!). Autour de nous, des hommes d’affaires à foison, occupés sur leurs ordinateurs. Là où nous avions mis deux heures avec un « local » à l’aller, nous mettons tout juste une heure. Et nous voyons pas le temps passer.
A Tokyo, gare d’arrivée, nous devons encore emprunter un dernier train pour rejoindre Yokohama.

Surprise au déjeuner


Nous finissons notre visite des temples sur les coups de midi. Nous avons faim et avons une bonne heure à tuer avant de pouvoir récupérer nos bagages. En quittant le parc, nous croisons de nouveau notre française, plongée dans un roman; Elle attend un australien rencontré quelques jours plus tôt, à Kyoto, et à qui elle a donner rendez-vous à Nikkô. L’heure tourne et l’australien n’arrive pas. Il y a ainsi de grande chance que nous retrouvions dans le train de 14h20 notre amie qui se sera lassée d‘attendre.
Nous reprenons l’avenue principale. Yvonne voudrait retourner au combini, près du centre ville. Je n’en ai personnellement pas le courage, sachant qu’il faut une bonne demi-heure pour s’y rendre des temples, puis encore une vingtaine de minutes pour rejoindre l’hôtel. Et qu’à peine arrivées, nous reprendrons nos sacs pour refaire tout le chemin en sens inverse, vers la gare. Nous nous installons donc devant une maison, où une estrade en bois semble soutenir le tronc biscornu d’un arbre. Les minutes passent, interminables. Même si les pieds sont douloureux, il faut admettre que se rendre au combini nous occupera. Après quelques pas, la chance nous sourit : devant nous se dresse une petite épicerie, où s’empilent cartons de nourritures et canettes. Le chaos semble régner dans cette boutique, mais qu’importe, tant qu’il y a de quoi nous sustenter. Mieux, nous découvrons au fond du magasin, pour un prix modique, des plats préparés, vendus au poids. Pour quelques 300 yens, nous repartons avec des nouilles aux légumes, une croquette de poulpe (en quantité suffisante pour nous permettre de tenir l’après-midi) et en prime le sourire de la gérante.
Fière de nos achats, nous regagnons notre estrade de bois pour savourer notre fort bon repas. Comme à l’habitude, nous sommes regardées en extraterrestre, la tradition du ‘je me pose n’importe où pour manger » n’étant pas dans les mœurs locale.
Nous voyons soudain arrivé vers nous une femme portant deux verres à bout de bras. Ils semblent contenir un liquide comme de la bière, ce qui ne ravit pas Yvonne outre mesure. La femme nous tend les verres, et nous comprenons donc quils nous sont destinés. « Biru ? » (=bierre), s’enquit d’abord Yvonne. Non, tout va bien, c’est du thé chaud, désaltérant et bienvenu par cette asséchante chaleur. Nous ne savons comment remercier cette dame (que nous ne retrouverons pas après notre repas pour lui exprimer de nouveau notre gratitude). Je suis une fois de plus stupéfaite par la bonté et la prévenance de la population japonaise à notre égard.

Les temples de Nikkô


Je profite de nos longs trajets de trains (trois fois une heure) qui nous mènent au pied du Mont Fuji pour avancer l’histoire de Diane et Yvonne dans ce pays lointain qu’est le Japon. Nous sommes aujourd’hui dimanche 20 juillet, mais reprenons le cours de notre histoire, le 17 juillet dernier.
Nous avons donc passé la nuit à Nikkô, dans une auberge de jeunesse au pied d’une rivière. Pour la première fois de notre voyage, nous nous éveillons sur les coups de 7h30, soit bien avant que le réveil emprunté à notre hôtesse n’ai retenti. Ce réveil matinal est de bon augure : nous pourrons profiter des temples de Nikkô avant qu’ils ne soient envahis par la foule.
Nikkô est une ville perdue dans la campagne qui compte quelques 95 000 habitants. Ses sanctuaires et ses temples, principaux centres d’intérêt de la ville, sont inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco. Ils sont réunis au sein du parc naturel de Nikkô, que nous n’aurons malheureusement pas le temps de parcourir plus avant.

Pour la petite histoire (il était temps, un peu de culture ! ), le moine bouddhiste Shôdô Shônin fonda un ermitage à Nikkô au milieu du VIIIe siècle. C’est à cette période que Nikkô devint un site sacré et un important centre d’enseignement bouddhique. La ville tomba ensuite dans l’oubli, jusqu’à ce qu’un seigneur de la guerre lui redonne une notoriété. En effet, au XVIIe siècle Nikkô accueille le mausolée d’Ieyasu Tokugawa, seigneur de la guerre qui prit le contrôle du pays, et établit le shogunat qui régna durant 250 ans, jusqu’à la fin de la période féodale et la Restauration de Meiji. Aujourd’hui, la ville attire des milliers de visiteurs venus découvrir ces temples ancestraux.
Si le site est situé à une trentaine de minutes de la gare, il ne se trouve qu’à une dizaine de minutes de notre hébergement. C’est donc fraîches et pimpantes (traduisez : avec des cernes jusqu’au milieu du visage) que nous avons entamé notre visite des temples.

Avant même d’entrer dans l’enceinte du parc, nous passons devant un pont sacré, le Shin-Kyô. Rouge vermillon, ce pont surmonte la rivière Daiya (celle-là même qui longe notre auberge). Il est la réplique exacte d’un ouvrage du XVIIe siècle. Une légende entoure bien sûr l’histoire de ce pont. On raconte que Shôdô Shônin aurait traversé la rivière, ici-mêle, sur le dos de deux serpents géants (il avait pas peur, lui !).
Le parc dénote complètement du reste de la ville. Des marches en pierre recouvertes de mousse, des lanternes sur le bord des allées, des arbres et de la verdure de tout côté. Un havre de paix en cette heure matinale où les touristes n’affluent pas encore.



Notre plan de Nikkô à la main, nous cherchons le guichet pour nous procurer le billet combiné qui nous donne accès à presque tous les temples. Difficile de se retrouver dans toutes ces allées ! Par chance, derrière nous arrive notre couple tchèque, compatriote de l’auberge, et notre française qui connaît le chemin.
Le premier temple que nous visitons se situe juste sur la gauche du guichet. Il s’agit du Rinnô-Ji, temple de l’école bouddhique Tendai, fondé il y a 1200 ans par Shôdô Shônin, dont la statue en position du lotus trône à l’entrée du temple.



L’architecture du temple ne diffère guère (pour nos yeux de néophytes) de celle des autres temples. Mais à l’intérieur du Rennô-ji se cache un véritable joyau. Trois statues dorées de Bouddhas, les plus hauts Bouddhas assis en bois du Japon avec leurs 8m de hauteur. Au centre se trouve Amida Nyorai, l’une des principales divinités du bouddhisme mahayana. Elle est entourée de Senjû, une Kannon au mille bras (Kannon étant la déesse du Pardon et de la Compassion) et de Batô, une Kannon à tête de cheval. Elles sont posées sur des fleurs de nénuphars (je crois...). Le travail est remarquable, extraordinairement ouvragé. Les Bouddhas sont imposants. On se sent presque minuscules à leurs pieds et emplis de spiritualité. Un véritable appel à la prière.
Le Rennô-ji, comme beaucoup d’autres temples de Nikkô, est en travaux. D’importantes rénovations sont à l’œuvre sur les édifices en bois, dont beaucoup sont dévorés par les termites.
Nous poursuivons notre parcours et entrons dans le Tôshô-gû, un sanctuaire shintoïste dont l’entrée est marquée par un gigantesque torii en pierre.

Le temple montre une profusion de sculptures, de bas reliefs très ouvragés et représentant de nombreux personnages comme le célère trio de singes dont les noms signifient « Je ne dis pas le mal », « Je ne vois pas le mal », « Je n’écoute pas le mal », et symbolisent les trois principes de l’école Tendai. Les trois singes sont aisément reconnaissables : l’un se cache les yeux, l’autre la bouche et le troisième se bouche les oreilles. A l’entrée, les fidèles se purifient en se rinçant les mains et la bouche. Sous un pavillon, il y a ainsi un bassin en granite avec des sortes de louches qui permettent la purification. Des dizaines de japonais se pressent pour procéder aux ablutions.




Puis nous entrons dans le temple. Au plafond est peint un gigantesque dragon, le Nakiryû, (dragon rugissant). Il doit son nom à la résonance de la salle. En effet, au milieu de la pièce, un moine tape deux bouts de bois l'un contre l'autre. Lorsqu'il le fait sous la gueule du dragon, et seulement là, le son résonne dans toute la pièce, comme si le dragon rugissait.







Dans l'ensemble, les temples de Nikkô, s'ils sont impressionnants, se ressemblent beaucoup. Sauf un. Il faut savoir que les japonais sont bouddhistes et shintoïstes et que les temples de chacune de ses croyances présentent des arts bien différents. Ainsi, l'un des temples présentent des coulours moins agressives, plus pastels, mais des torii et des temples plus ouvragés et aussi plus chargés, avec de nombreuses sculptures et bas-reliefs.



La foule afflue alors que sonnent dix heures. Des groupes d'écoliers se pressent avec leurs professeurs à l'entrée des temples, s'alignant en rang d'oignon pour la photo souvenir (ils ont même leur photographe personnels !!!!).

Il nous reste encore un dernier temple. Discrètement, nous nous greffons à une visite guidée (en japonais, donc je n'y comprend pas un mot...). Nous irons même jusqu'à suivre quelques temps la prière, avant de quitter le temple et le parc.

samedi 19 juillet 2008

Une nuit à Nikkô

Au sortir du train, difficile de se faire une première idée de Nikkô. Une grande rue, quelques bâtiments, une fontaine. Assez commun en somme. Nous remontons jusqu’au « tourisme center » où nous parvenons à réserver deux lits dans une auberge de jeunesse, à vingt minutes de la gare.
Il est 17h passé. L’air s’est légèrement rafraîchi, et contrairement à Tokyo, il souffle une légère brise, bienvenue en ces fortes chaleurs. Armées d’un plan, nous sommes sûres de ne pas nous perdre. Vous vous doutez de ce qui arriva. Nous ne nous sommes pas réellement perdue. Nous voulions prendre la rue principale, puis bifurquer avant la poste pour rejoindre l’hôtel. Nous avons en réalité suivi une autre bien plus rapide. Ce qui ne nous a pas empêché de demander (moi là encore, je deviens trop forte) à une jardinière notre chemin. Cette petite rue, en partie déserte, montre bien l’ambiance de Nikkô, un petit village tranquille au pied des collines. Nous sommes bien loin de l’effervescence de Tokyo.

Les maisons se succèdent. Nous croisons quelques rares habitants. Et au moins trois temples. C’est la particularité de Nikkô, et ce qui attire autant de touristes dans ce petit village. Mais je pense que peu d’étrangers doutent même de l’existence de ces trois temples modestes, cachés parmi les habitations.
Au bout de vingt longues minutes (où la gérante d’une épicerie nous a offert une dose de lessive, voyant que nous ne trouvions pas le savon que nous cherchions), nous trouvons enfin l’auberge de jeunesse.


Elle est tenue par une dame d’une soixantaine d’année, qui parle assez bien anglais, malgré un accent japonais prononcé. Elle vit là avec sa famille (c’est ce que j’en ai conclu du moins) et a certainement transformé son habitation en lieu d’hébergement. Beaucoup de cartons, de magazines et d’autres objets sont entassés dans l’entrée, comme si la gérante ne voulait rien jeter. La demeure est nichée au fond d’un chemin étroit, encadré de haies. Il faut descendre un court escalier de pierre pour atteindre l’entrée. Le long, coule la rivière, auprès de laquelle des travaux sont à l’œuvre.




Nous devons nous déchausser en arrivant. Droit devant nous, se trouve une salle commune, avec des tables et des chaises. L’une est occupée par une parisienne, plongée dans un roman. Devant la pièce, un lavoir avec des bassines devant des robinets, et sur la droite, les toilettes occidentales et japonaises. A gauche de l’entrée, la salle de bain traditionnelle. Il faut d’abord se laver, puis un bain chaud (recouvert d’un tapis plastique quand il n’est pas utilisé, afin de garder toute la chaleur) pour se relaxer. La baignoire est étroite mais profonde. L’eau y est verte et parfumée. Yvonne en est sorti étonnamment relaxée, ravie de l’expérience. Je m’y suis plutôt senti oppressée. Les battements de mon cœur se sont accélérés, la chaleur m’a assailli. Je suis sortie de ce bain mal à l’aise, au bout de seulement deux minutes.
Les chambres sont à l ‘étage. Ce sont des dortoirs, mais l’auberge est peu peuplée et nous avons notre dortoir pour toute les deux. Il y a des lits superposés, sur lesquels nous positionnons nos futons.
Il est encore tôt, et nous profitons du peu qu’il nous reste de la journée pour faire un tour et s’acheter à manger. Nous trouverons notre bonheur près de la place principale du village, dans un combini. Et c’est sur un (trop rare) banc que nous savourerons notre repas.
A 20h, tout est déjà fermé. Les rues sont désertes et obscures et s'il n'y avait de la lumière au fenêtre et les échos de la télévision, on se croirait dans une ville morte. Un sacré dépaysement après l’agitation de Tokyo à toute heure du jour et de la nuit. Bonne occasion aussi pour se coucher tôt.
Alors qu’Yvonne est déjà au pays des rêves, je descends saluer notre hôtesse. Elle a chercher pour moi les horaires de train pour Mitô (que nous ne visiterons pas finalement : trop de train et aucune assurance de pouvoir y dormir). A l’écart, la parisienne discute avec deux Tchèques, de grands voyageurs qui ont parcouru déjà une bonne partie du monde, dont la Malaisie qu’il garde fortement ancrée en mémoire. Ils m’invitent à me joindre à leurs conversations ; je le fais volontiers, bien que j’ai du mal à suivre en anglais. Si je comprend correctement, je peine à m’exprimer. Les conversations tournent autour des voyages et de Brad Pitt (nous boycottons le foot : trois filles contre un homme). Et c’est en cette bonne compagnie que se termine la soirée. Nous rejoindrons nos chambres vers onze heures, quand notre hôtesse nous aura demander de quitter la salle commune.

Tokyo / Utsunomiya - Utsunomiya / Tokyo

Le train et le métro japonais ne présentent guère de différence. En fait, ils sont même strictement identiques. Des rangées de sièges collées à la cloison, et le droit de rester debout pour celui qui, entré le dernier, n’a plus de place assise.


Nous avons deux heures pour rejoindre Utsunomiya. Nous aurions bien pu prendre le Shinkansen (TGV local), bien plus rapide, mais il ne passe pas par Shinjuku, et nous ne voulions pas encore changer de gare. Nous sommes donc parties pour deux heures, que nous passerons essentiellement à dormir, sur des sièges inconfortables qui me donneront mal au dos..
Passé Tokyo, le paysage délaisse les immeubles pour des maisons pavillonnaires, les rues grises et embouteillées pour une campagne verdoyante et ordonnée, et le ciel nuageux pour…un ciel toujours aussi nuageux. Faut pas trop en demander non plus.


A Utsunomiya, nous prenons un second train (un « local », prononcez à l’anglaise) pour Nikkô. La gare est plus petite et il est plus facile de s’y repérer. Pendant qu’Yvonne entame son déjeuner, je pars à la chasse aux informations. Je trouve un contrôleur (mes principaux indics au sein des gares : toujours postés aux portiques qui ferment l’entrée et la sortie des gares et métro…gare à qui n’a pas son ticket, il doit en payer un second pour sortir, comme c’est arrivé une fois à Yvonne). « Summimasen… Nikkô? » (« Excusez-moi… Nikkô? ») En deux mots, j’ai fais le tour de la situation. Le contrôleur qui m’a très bien compris (de plus en plus fière ) me montre les horaires sur un panneau. Pour le quai, je n’ai qu’à montrer du doigt les affichages dédits quais pour qu’il m’indique le cinq. Rien de plus simple…


Il nous faudra encore une cinquantaine de minutes pour rejoindre Nikkô (sur la Nikkô Line). Le paysage devient boisé. C’est la cambrousse, la vrai.

De la facilité de prendre le train à Tokyo


Mercredi 16 juillet. Ce matin il y a de l’eau dans le gaz. Levée tôt pour rédiger mon blog (et rattraper le retard déjà accumulé), j’ai oublié de réveiller Yvonne. Il est 9h45, nous devons rendre les chambres dans un quart d’heure. Dès le début de la journée, nous prenons du retard sur notre emploi du temps. Vers onze heures, nous quittons l’hôtel. Notre temps à Tokyo est passé, et nous prenons la route pour Nikkô.
En premier lieu, nous devons échanger nos bons JRP pour de vrais Japan Rail Pass, en bonne et due forme. Se fiant au Lonely Planet, nous choisissons de partir de Shinjuku Station, où un centre JR peut nous délivrer les précieux Pass, qui nous donnent accès à l’ensemble des lignes de train et bus JR. Il faut savoir que tous les services de réservations JR ne déservent pas le JRP. Nooon, se serait trop facile. Un seul centre délivre ces satanés bon sang de pass, et nous en avons fait trois pour le trouver !!! Car le sigle JR n’implique pas produits JR ! C’est quelque chose que, même en France, je n’ai jamais su m’expliquer… Quel intérêt de mettre le sigle si on ne peut pas se faire délivrer les produits correspondants ?
Bref, chargées comme nous le sommes, nous avons donc traversé la gare d’Ouest en Est (et la gare de Shinjuku est trèèès grande) avant de trouver le bon service. Il a encore fallu remplir les papiers, attendre de se faire délivrer les Pass, puis comprendre quels trains nous devions emprunter pour atteindre Nikkô. Puis nous avons encore attendu pour réserver nos places et être sûr d’avoir une place assise pendant les deux heures que va durer le voyage. Il est 12h30, le train part dans une heure. Juste le temps de trouver de quoi manger.
Dans la gare, de nombreux restaurants affichent des prix concurrentiels. Yvonne préfère trouver un combini, une sorte de supermarché ouvert 24h/24 (en réalité, elle cherche un supermarché ordinaire, mais nous ne le comprendrons que plus tard). Sortons donc à la chaleur pour dénicher, en plein Shinjuku, la perle rare.
Un quart d’heure aller. A peine le temps d’acheter à manger et repartir. Nous sommes en retard. Ma grande connaissance des trains me fait affirmer que nous n’aurons pas le nôtre. Sur la rue chauffée par le soleil de midi, nous forçons l’allure. Les sacs deviennent pesants. Mais nous ne devons pas y penser. Pas plus qu’à la petite goutte qui perle sur le front. Seulement se presser vers la gare. Comble de malheur, nous avons marcher jusqu’à la station voisine, et n’avons même pas le réconfort de pouvoir emprunter l’une des nombreuses bouches de métro que nous croisons sur la route. Il est 13h15 quand nous arrivons à la bonne station de métro (la gare est dans la station…). Notre train quitte la gare dans cinq minutes. Il nous reste encore à trouver le bon quai. Seulement voilà. Entre les indications en japonais et les codes couleurs, impossible de déterminer vers quelle voie se diriger. Nous demandons notre chemin à tous les contrôleurs que nous passons, mais dans le stress nous ne comprenons pas leurs explications. Jusqu’à ce qu’un japonais anglophone viennent à notre rescousse. Après s’être renseigné sur le quai où arrive notre train, il nous guide à travers les méandres de la gare (Heathrow, c’est de la nioniotte à côté). Il ira jusqu’à nous indiquer le horaires de notre train et les changements que nous devons opérer. Comme je le craignais, notre train est parti. Nous devons attendre le prochain, quelques quarante minutes plus tard. Fâchée par cette perte de temps, et pour mettre épuisée vainement à trouver un combini quand de nombreux restaurants de la gare aurait pu faire l’affaire, je pose mes sacs, et m’assois à même le sol pour manger (vous apprendrez que ce n’est pas chose courante au Japon). J’amuse la galerie, ce qui m’enferme encore plus dans ma bouderie. D’autant que mon repas me laisse sur ma faim. Par chance, les quarante minutes auront eu raison de ma colère, et je suis relativement calme quand je monte dans le train.

Fin de journée sur Tokyo


Il ne doit pas être loin de 19h quand nous retournons chercher nos sacs au Sakura Hostel. Les commerces de la rue marchandes sont tous fermés. Le Senso-ji est illuminé, encore traversé par une poignée de touristes et de japonais venus cherchés un peu de quiétude ou de spiritualité dans ce quartier qu’est Asakusa.
Chargée de notre paquetage, nous redescendons la Kokusai-dôri pour prendre de nouveau le métro, et réintégrer le New Koyo.
Ce sera notre dernière nuit à Tokyo. Demain, nous prenons enfin la route.

Kiddy Land


La journée n’est pas encore achevée et il nous reste quelques heures devant nous pour la rendre productive. Pour commencer, nous cherchons une poste pour acheter des timbres. Après avoir tourné un moment dans le quartier, et demandé à tout plein de japonais (j‘ai même fait ma première demande en japonais, je suis très fière de moi… surtout de ma lecture du guide de conversation… j‘ai toujours été une bonne élève en lecture, et aujourd‘hui, ça paye ! ), nous trouvons enfin le Post Office. Se faire comprendre n’a plus guère de secret pour nous, et nos timbres nous sont délivrés sans autres tracas.

Là où ça se complique, c’est pour rejoindre le centre ville. Yvonne a en effet trouvé dans un magazine un lieu de rêve en plein Harajuku : Kiddy Land. (Dessous, c'est pas Kiddy Land, c'est Harajuku...)

Pour s’y rendre, nous devons donc prendre le métro, si toutefois nous en trouvons l’entrée. Cette fois, nous demandons notre chemin avant même de nous perdre. Une petite japonaise cinquantenaire, cheveux courts et tablier de maison, nous conduit sur quelques mètres, discutant avec Yvonne en japonais. Je ne fais que sourire et hocher la tête quand le ton de la conversation le demande. Yvonne lui explique que nous venons de France, ce à quoi elle répond : « Alors c’est pour ça que vous êtes jolies » (je n’ai rien inventé, c’est la dame qui l’a dit). Pas de métro en vue toutefois. Et là, nous nous sommes retrouvées en plein Pékin Express. La petite dame a sorti son téléphone portable et a appelé son mari pour qu’il nous emmène en voiture jusqu’à la station de métro. Nous étions gênée, nous ne savions plus où nous mettre. Une telle gentillesse ! Au bout de quelques minutes, le mari et la voiture sont arrivés. Nous avons été déposés au pied de la gare et la petite dame nous a conduit jusque devant les portiques. Je tiens d’ailleurs encore à la remercier pour sa gentillesse et sa prévenance.


Kiddy Land se trouve dans une partie de Harajuku que nous n’avons pas encore traversé. A l’image de Shibuya, mais pour des bourses plus restreintes, Harajuku est un nid de boutiques de fringues.

Il y en a de partout, où que nous tournions la tête. Gourmande, nous faisons aussi une pause goûter dans un petit café so nice, où nous engloutissons une verrine au tiramisu avec des morceaux d’Oréo dedans (Trooop bon !!!), et un chocolat (frappé pour moi, chaud pour Yvonne).





Encore le temps de se perdre (nous apprenons du même coup que les japonais n’indiquent sur leur plan que les rues principales, et pas les dizaines de petites rues qu‘il y a entre…) et Kiddy land apparaît enfin.
Je me permet, à ce point du récit, d’ouvrir une petite parenthèse. Je ne peux en effet continuer cette histoire sans faire mention du magasin Condommania.

Condommania, comme son nom l’indique (ou pas pour les non-anglophone) est une boutique entièrement consacrée aux préservatifs. Certes étroit, le magasin contient des rayons entiers de préservatifs, dans des emballages des plus originaux (mention pour la sucette et l’étalon noir), de toutes les formes (le Spiderman…magique !!!) et de tous les parfums.


Mais en jeune fille sérieuse nous nous détournons de cette endroit de luxure (oui d’accord, nous l’avons parcouru en long, en large et en travers avant de nous en détourner…) pour rejoindre le royaume des enfants.


Kiddy Land est bel et bel le royaume des enfants.


Sur cinq étages s’étalent des produits Hello Kitty (je voie les jalouses… si vous en voulez, passez commande, tant que c’est pas trop gros et que c’est dans mon budget), Snoopy, Bisounours, Moomin (ça existe encore !!!), et autres personnages de dessins animés japonais (comme « Mon voisin Totororo que je regarde dans notre chambre de Yokohama, à l’heure où j’écris ces lignes…j’ai pris un peu de retard dans la chronologie du récit, j’en suis navré…pour revenir à Totororo, il est en japonais et il n’y a guère qu’Yvonne qui comprend l’histoire…).



Et nous voilà lâchée dans ce magasin démoniaque, que nous n’avons d’autres choix que dévaliser. Il devrait être interdit de faire de telle boutique, qui ne peuvent entraîner que la ruine et la chute de pauvres mortelles telles que nous.


vendredi 18 juillet 2008

Où il faut encore changer d’hôtel


A peine arrivées, nous devons déjà repartir. Direction le New Koyo, de nouveau. Pour ne pas réitérer les erreurs de la veille, nous laissons nos bagages au Sakura, et reviendrons les récupérer à la fraîche. Nous récupérons le métro à Asakusa, histoire de voir de nouveau le Senso-jî.

Il y a en réalité bien plus de temples que nous n’en avions vu le premier jour.





L’ambiance y est aussi plus calme et bien moins de monde transite par le temple.
Nous traversons ensuite la rue commerçante couverte, où les boutiques rivalisent d’objets traditionnels, du yukata à l’éventail, en passant par les maneki neko (chats qui bougent la patte et qui apportent l‘argent).



Alléchée devant toutes les friandises étalées sous nos yeux, nous succombons à la tentation et faisons l'expérience des pâtisseries locales. Boules de pâte de riz fourrés à la pâte de haricot rouge, ou recouvertes de sésame. Un vrai régal !



Le New Koyo reste fidèle à lui-même. Toujours aussi terne. Nous y faisons la connaissance d’un français (décidément ils sont partout) qui connaît le Japon et passe quelques jours à Tokyo après être notamment allé à Kyoto. Grand, châtain, les cheveux frisés, des lunettes et un tee-shirt rouge, son principal souci est de devoir faire, seul, sa lessive. Mon seul soutien : « Fait gaffe, le rouge ça déteint. ». Il est marrant, un peu gauche et à parler pour rien dire…
La chance du jour, c’est que je n’est plus la chambre 113, mais la chambre 203. Elle est plus grande, de style japonais et elle ne sent rien !!!
Notre journée (on est mardi 15 juillet, faut suivre !!!) n’aura quand au reste guère été très marquante. Nous avons passé l’après-midi à réserver (par le biais de notre hôtesse) une nuit en refuge pour l’ascension du Mont Fuji. Nous l’obtenons à 16h. L’ascension ne pourra pas se faire dans trois jours mais le 22 juillet, et nous en serons quittes pour 5400 yen la nuit (sans repas compris…). Quelle arnaque !!! Cela bouleverse tout notre programme. Nous avons encore une semaine à occuper autour de Tokyo et du Mont Fuji. Et pour l’heure je n’ai aucune idée de ce que nous allons faire…

Petite visite du Sakura Hotel


Le Sakura est en plein cœur d’Asakusa, à cinq minutes à peine du Senso-jî. Pour vous faire une idée du quartier : nous sommes entourées de cinémas X et de leurs affiches démonstratives (pour ne pas dire carrément cochonne). Par chance, aucun pervers à l’horizon. Nous n’y serons pas inquiétée (pour la seule nuit que nous y passerons). L’intérieur est moderne et imposant. Contrairement aux deux précédents hôtels, de taille modestes, celui-ci est un hôtel important qui peut accueillir de nombreuses personnes. A l’entrée, un vaste espace commun avec une cuisine, des tables et des ordinateurs (et le WiFi est gratuit !!!) ainsi qu’une télévision (et même une console, quand on comprend les jeux en japonais…HIHIHI !!!). A l’étage, les chambres. Nous sommes en dortoir avec un français, un espagnol, une américaine et d’autres personnes non identifiées. Les lits sont confortables, les draps sont fournis et l’ambiance est agréable. Les salles de bains sont correctes (mais bémol pour les douches où il n’y a rien pour poser nos affaires !!!). Les femmes s’y pressent (c’est pourquoi avec Cécilia, une autre française qui voyage avec « Autrement le Japon », nous avons décidé d’investir la salle de bain des hommes, pour la simple raison qu’ils la déserte…peut-être aussi parce que nous l’occupons…). L’endroit est vraiment sympa, quoique un peu trop éloigné du métro. Mais côté économie, pour l’instant, c’est le must.

L’art et la manière de se perdre au japon



Dans ce chapitre vous verrez nos héroïne pestée contre Tokyo, ses plans et ses rues, puis contre ses hôtels, puis contre ses rues, et encore contre ses rues. Car en ce lundi 14 juillet, nos héroïnes ont apprit l’art de se perdre à Tokyo…

Tout commence aux petites heures de cette chaude journée d'été… Le temps de se préparer, de réserver le ryokan pour septembre, de rassembler nos affaires, nous partons sur les coups de 10h. Le Sakura Hostel nous attend, à une dizaine de minute du Taito. Nous mettrons très exactement une heure et demi pour rallier les deux hôtels, avec nos douze kilos sur le dos et nos sacs à la main, nos éventails publicitaires (mais bien pratiques) et notre plan de la ville. Il faut savoir une chose sur les plans tokyoïtes : ils sont montés à l’envers. En clair, les bâtiments sont inscrits un peu n’importe où sur la rue, ce qui vous l’admettrez, simplifie grandement l’orientation. Après avoir vérifié trois fois la carte et le nom de la rue, nous partons donc en direction de l’hôtel. Seulement voilà, arrivées à l’extrémité de cette rue, toujours aucun hôtel (nous cherchions exactement le Asakusa View Hotel, qui marque l’endroit où nous devons tourner…). Nous demandons à tous les japonais qui passent à notre portée s’ils savent où est l’hôtel. Rien à faire. Personne ne sait. Nous sommes bel et bien perdues. Nos sacs commencent à être pesant. Il est facilement 11h ; le soleil tape plus fort et la chaleur ne cesse d’augmenter. Il n’y a plus d’ombre nulle part et nos réserves d’eau faiblissent. Ajoutez à cela la fatigue, après une nuit passée à rédiger nos mémoires. Vous obtenez une Diane dans ses meilleures jours. Je crois avoir insulté tout ce qui passait à ma portée qui n’était pas vivant (les japonais ne m’avait rien fait après tout), pestant, râlant, soufflant, une vraie furie. Je vous épargne les détails qui pourraient choquer nos lecteurs, mais je peux affirmer sans trop me tromper que notre aventurière était de mauvais humeur. Nous avons fini par retrouvé notre bon sens et reprendre la rue en sens inverse. Après tout, nous étions sur la bonne route, mais pas dans le bon sens. C’est ainsi que nous avons atteint le Sakura Hotel sur les coups de midi et demi, trempées et épuisées.

Nous avons déposé nos sacs (il était encore trop tôt pour s’enregistrer), pris une douche salutaire et avons poursuivi notre route, après une halte repas au pied de l’hôtel dans un petit restaurant qui servait des ramens. Face à nous, un parc d’attraction avec un manège de maisons : les cabanes étaient accrochées à un pylône qui les faisaient tourner, monter et descendre.
Et là vous vous dites : « en effet, elles se sont paumées un bon coup, elles ont retrouvé leur chemin, pas de quoi casser trois pattes à un canard ». Je serais d’accord avec vous, si la suite des aventures de nos demoiselles n’avaient pris une telle tournure.

Nous ne pouvions séjourner à Tokyo sans passer par le Palais impérial. Plus exactement le jardin du Palais impérial, le palais en lui-même n’étant ouvert que deux jours dans l’année : le 2 janvier puis le 23 décembre, anniversaire du souverain. Il était inconcevable que nous ne passions saluer le maître des lieux. Première désillusion : les jardins sont fermés le lundi. Et c’est devant les grilles estampillées des pancartes « Closed » que nous savourons notre deuxième déconvenue de la journée.

Optimistes néanmoins, et déterminées à passer une bonne journée malgré tout, nous prenons la route de Ginza.
Pour vous donnez une idée, ce quartier est un peu la 5e avenue des Champs-Elysées japonais. Des magasins de luxe qui s’étalent sur des rues entières. Dior, Chanel, Gucci, Cartier, Louis Vitton (il va bien, il vous passe le bonjour…), et autre Rolex qui devrait faire regretter au président d’avoir insulté les sumos…


On y trouve ainsi d'atypiques animaux de compagnie...



...mais aussi Swarosky, toujours très discret...




...des hôtels de luxe avec un proteir-videur...



...et même des legos Indiana Jones !!!




Vous remarquerez que nous n’avons guère été dépaysées dans toutes ces marques, dont beaucoup viennent de chez nous (France et pays limitrophes…). Vous remarquerez aussi, que bien qu’au Japon, on ne puisse toujours pas se les payer…





Blasées par tant de marques qui nous rappellent la maison, nous choisissons finalement de nous rendre à Hibiya Park pour refaire le plein de verdure et reposer nos pieds fatigués (je répète souvent que nous sommes fatiguées, mais nous parcourons de nombreux kilomètres chaque jours… ce qui ne nous empêche pas vraiment d’en faire des dizaines d’autres pour découvrir d‘autres quartiers !!!). Comme nous n’avons peur de rien, surtout pas des plans (plus maintenant), nous prenons notre courage à deux pieds pour y aller comme des grandes, à l’air libre (sous entendu : sans métro…). FAUTE !!!!! La leçon de ce matin ne aura donc servi à rien !!! Nous sommes encore perdues !!!!!!!!!! Au milieu des grands magasins !!! Et en plus on nous dit qu’il est loin, le parc !!!!! (vu qu’on est encore à l’autre bout…). Je cherche qui massacrer dans l’instant, ne trouve que des japonais souriant, alors je serres les dents. Cette fois, il y en a marre, on prend le métro !!!!! Direction Hibiya !
Mais avec le métro aussi on se perd, car avec le métro il faut trouver la bonne sortie. Nous suivons celle qui indique la présence d’un parc. Traversons un interminable couloir décoré de photos de chats et d’écoliers, pour atterrir…à GINZA !!!!!! AAAAAAAAHHHHH!!!!!! Mais c’est quoi ce pays où on peut rallier deux stations à pied !!! C’est comme quand on prend pas le métro, mais sous la terre !!!! Mais ça va pas la tête !!!! On respire… Je vais bien tout va bien… c’est pas vrai mais on fait comme si. Rebelote sens inverse.

Enfin, on trouve la bonne sortie, la A 14. Celle où il faut compter un quart d’heure pour voir le ciel ! Elle est au bout du monde !!!
Sur les rotules, nous arrivons au parc. Nous trouvons le courage de nous traîner jusqu’à un petit lac. Hibiya Park est très charmant. Derrière ses arbres, on aperçoit les buildings (de Ginza je pense). Assises (ou plutôt affalées) sur un banc, nous finissons par nous assoupir. Les corbeaux rodent autour, surveillés du coin de l’œil par une tortue immobile au milieu du lac.



L’épuisement à eu raison de nous. Rassemblant nos dernières forces, nous reprenons la route pour Shibuya, où nous trouvons du réconfort auprès du « Book & coffee » et de ses glaces magiques.

Toujours le 13 juillet : Retour à Shibuya


Notre tour de Shinjuku nous a éreinté (la chaleur n’aidant pas). Pourtant, c’est avec une obstination inexplicable que nous avons cherché les cosplay zocu (= groupe de cosplayers = groupe de jeunes qui se déguisent comme leurs personnages préférés = un grand moment en perspective) de Harajuku. Mais pour commencer, il fallait trouver Harajuku.


Descendues à Shibuya, nous en avons profiter pour rendre visite à la statue de Hachiko. Hachiko était un chien qui retrouvait son maître tous les jours au même endroit. Quand le maître est mort, le chien a continué à venir l’attendre, jusqu’à sa mort 11 ans plus tard. En mémoire à la grande fidélité du chien, les habitants du quartier ont tenu à dresser une statue en sa mémoire. Je m’attendais à trouver une statue phénoménale, car la statue de Hachiko est incontournable à Shibuya, à ce qu’on dit. En réalité, Hachiko est une toute petite statue perdue dans la foule et il nous aura fallu l’aide de trois personnes pour mettre la main dessus.



De Shibuya à Harajuku, nous avons remonté une immense rue commerçante, puis encore une immense rue vide, puis traverser un pont, dont nous avons penser (à tort) qu’il était le jingu-bashi, fameux lieu de rencontre des cosplay zocu. Mais dans ce cas, où étaient-ils ? Dans le parc en contrebas, où se trémoussaient des avatars d’Elvis ? Dans le doute, nous descendons y jeter un œil. Pas de copayers, mais des chanteurs à tous les coins de rues (enfin de parc et de parking). Disséminés un peu partout, avec chacun leur groupe de curieux , ils ont installés tout leur matériel, micro et ampli compris, et chantent dans l’espoir de se faire connaître du public, ou peut-être repérer par un producteur qui passerait dans les parages. Je m’aperçois que nous avons atteints là le Shibuya des artistes, bien différent du Shibuya de la mode. A l’entrée du parc, un chanteur entonne une triste mélodie. Blond, chemise léopard, ongle vernis et maquillage ostentatoire autour des yeux, il semble représenter l’essence même de Shibuya. Nous nous arrêtons un instant. Son timbre est doux, sa chanson (en japonais donc je ne sais pas de quoi elle parle) me plaît beaucoup. Mais il est temps de continuer. L’heure tourne et nous n’avons pas encore atteint notre but.

A l’intérieur du parc, le Yoyogi-kôen, l’ambiance est toute autre. Tout les vingt mètres, des DJ sont installés et mixent pour des petits groupes qui dansent avec autant d’ardeur (voire de chaleur…) qu’en boîte. Des tas de mini-raves en sorte. C’est assez inattendu, dans ce genre d’endroit, de voir autant de personnes se trémousser devant des amplis ou parquer derrière des barrières de jardin (véridique et ridicule !!!!). Tous les DJ n’ont toutefois pas le succès escompté et certains se retrouvent avec un deux japonais bourrés qui se finissent alors que sonnent 17 heures…




Nous pénétrons au cœur du jardin. C’est le parc de la Tête d’Or local. Des arbres, des espaces verts où se prélasser au soleil, des fontaines, des pavillons, et une classe de japonais qui répète une pièce de théâtre (bon, ça on l’a peut-être pas à Lyon…). En sortant, nous trouvons des rockeurs (si si ça existe encore...). Il y avait ceux qui dansaient en couple version film américain des 70' (Grease quoi...).
Et puis il y a les Elvis qui se trémousse sur du rock and roll américain...
Et deux mètres plus loin, les mêmes mais avec dix ans (et une chemise) de moins...

Toujours pas de copayers en vu. Il nous faudra traverser le parc (merci au couple qui nous a renseigné) pour trouver le jingu-bashi (le vrai) et… plus personne. Les copayers se sont fait la malle. Nous sommes arrivées trop tard. Tout ce chemin pour rien, quechi, walou, niet, nada… Enfin pas tout à fait. Il y a bien une espèce d’Alice au Pays des Merveilles prétentieuse, arrivée après la bataille (enfin, façon de parler…). Qu’à cela ne tienne, nous reviendront en septembre (en vrai, je suis troop triste de les avoir râtés).

Mais nous voilà définitivement éreintées. Une pause, on repart. Il faut refaire TOUT le chemin en sens inverse. Et trouver à manger. Peu de restaurants à des prix abordables. Les jambes qui ne tiennent plus. Nous tentons un dernier immeuble avant d’apercevoir… un Disney Store !!! Comme par miracle (c’est la magie Disney), nos forces nous reviennent. Il est bien sûr hors de question de passer à côté des trois étages (trois étages !!!!), des trois étages donc (oui je sais, ça fait trois fois que je dit trois étages…!!! Mais quand même, trois étages !!!!) de ce magasin. C’est comme à la maison, mais en mieux parce que plus grand et plus de choses qu’on trouve pas chez nous !!!!



Mais bon, on a faim quand même. Alors on fait un effort pour s’extirper du magasin Disney et repartir en quête d’un repas. Notre choix désespéré se portera finalement sur un « Book and coffee », au sixième étage d’une librairie. Au passage, nous toisons avec tout le dédain dont nous sommes capable le Starbucks du second (ici il y en a partout, mais c’est trop la frime ce truc !!!). Nous ne savons pas si ce café sert à manger, mais en désespoir de cause, nous nous nourrirons d’une vingtaine de chocolats chauds. Au final, il y a bien à manger. Des salades, des French toasts (j’ai pas encore compris ce que c’était…) et le must du must, des glaces. Des glaces gigantesques, avec des chamallows, des céréales et de la crème brûlée !!! J’en suis encore toute retournée rien que d’y penser…
Sans compter que nous avons aussi l’accès internet offert, même si c’est sur un clavier américano-japonais (on a mis du temps à comprendre comment bloquer les touches sur l’alphabet latin…) avec un protège touche gondolé qui nous empêchait de voir le clavier… Ca y est je suis négative. Pense Glace…. Mmmmmhhh !!!!