vendredi 1 août 2008

Yokohama


En descendant du métro (ou du train selon l’angle sous lequel on se place), nous découvrons une ville extraordinairement claire. Nous avons aujourd’hui, 18 juillet, rejoint le centre ville de Yokohama. Le ciel est nuageux, à son habitude, les immeubles pâles et les tours transparentes. Bien que Yokohama soit la deuxième plus grande ville du Japon, elle ne présente ni l’effervescence ni l’extravagance de Tokyo. Seule une quarantaine de minutes séparent pourtant ces deux villes. L’air du large et la sérénité du bord de mer (et je dis bien bord de mer, pas plage : pour l’heure nous n’en avons pas encore vu l’ombre d’une seule…) influent sans doute sur la tranquillité des lieux.

Il nous faut encore trouver la bonne sortie pour rejoindre le bord de mer, où sont regroupés les principaux sites de Yokohama. Une petite bonne femme, qui n’y voit strictement rien et dédaigne donc notre plan, nous indique la route à suivre, prodiguant par la même occasion quelques renseignements dignes d’un guide.



L’air marin est agréable, bien qu’encore extraordinairement chaud. Nous longeons paresseusement la promenade bordée de buildings de verre, s’arrêtent un instant pour admirer un voilier amarré à la jetée.
Nos pas (et l’immense tapis roulant qui longent les tours) nous mènent jusqu’à la Landmark Tower. Avec ses 173m de hauteur, elle est la plus haute tour du Japon.
L’intérieur est clinquant, luxueux. L’intérêt principale de cette tour tient dans son observatoire, situé au 69e étage, l’avant-dernier palier du bâtiment (allez, je vous fait le calcul : il y a 70 étages dans la Landmark Tower…). L’entrée nous coûte la modique somme de 1000 yens. Pour faire simple, à ce prix nous comptons bien nous installer pour au moins une heure au sommet de la tour. L’attraction commence dans l’ascenseur. Pour rejoindre le 69e étage, il ne met que 40 secondes (soit le temps de s’ouvrir, en France), pour la simple et bonne raison que ce petit joujou fait des pointes de vitesse à 750km/h (puisque je vous le dis ! J'ai même fait la photo !). De quoi faire rougir de honte une R5...

Dans l’ascenseur, nous sommes accompagner d’un groom. En réalité, il s’agit d’une jeune hôtesse, en uniforme bleu, qui nous explique le fonctionnement ou l’intérêt de l’ascenseur de l’hyperespace, sans que nous puissions en saisir le moindre mot : comme partout au Japon, les explications sont exclusivement en japonais. Ignorant donc les commentaires de notre accompagnatrice, je regarde émerveillée le plafond de l’ascenseur qui représente la voie lactée. Tout en essayant de garder mon estomac accroché car la vitesse me donne de léger haut-le-cœur.
Enfin, nous arrivons (il vous aura fallu plus de temps pour me lire qu’il ne nous en aura fallu pour atteindre le 69e étage…). L’étage est tout en baie vitrée, bien plus impressionnant encore que l’observatoire de Shinjuku, à Tokyo. Le regard s’étend à perte de vue, sur Yokohama, l’océan et les montagnes voisines.
Pas de Fujian à l’horizon. La montagne la plus haute du Japon est encore dissimulée par des nuages.
Au centre de l’étage, des aquariums et leurs poissons exotiques rivalisent de jaunes, bleus, rouge et autres couleurs qui feraient pâlir de jalousie n’importe quel tectonicien..
La boutique souvenir également, incontournable même. Elle regorge d’objets dérivés de l’histoire de « La petite fille aux chaussures rouges » (j’y reviendrait ultérieurement), emblème de la ville. Nous passons donc, comme convenu, une bonne heure à admirer Yokohama et à farfouiller parmi les souvenirs. Il est presque difficile de détacher mes yeux de la vue imprenable qu’offre le building, mais nous avons encore bien des choses à voir, et il est temps de poursuivre.
A quelques mètres au pied du building (que nous avons visiter au passage : boutiques aux prix exorbitants, sol en marbre et murs transparents dont seuls des lunettes de soleil permettent d’en supporter l’éblouissante version) s’étale un immense par d’attractions, le Cosmo World.
Il se divise en trois espaces : l’un pour les petits, avec des manèges gentillets et des jeux de pinces ; l’un dédiés aux maisons (de l’horreur, d’aventures, …) et le dernier enfin aux plus grandes attractions.
C’est là que nous nous rendons, attirées par la grande roue et par le grand huit. La roue est l’une des plus grande roue ferries (du nom de son inventeur) du Japon. Nous croiserons la plus grande quelques temps plus tard, à Osaka. Celle-ci est déjà impressionnante. Elle se dresse, massive, sur le polder de Minato Mirai ( = le port du futur).
Il faut compter un bon quart d’heure pour faire un tour. Alors que notre cabine s’élève lentement, Yokohama se dévoile, de plus en plus grande, de plus en plus lointaine. Jusqu’à ce que nous la surplombions enfin. Yvonne ne supporte pas que je bouge de vitre en vitre pour admirer la vue : mes mouvements font balancer la cabine, légèrement et involontairement, mais Yvonne a le vertige…
Moi, j'ai pas peur ...

Notre tour terminé, il est temps pour nous de passer aux choses sérieuses. Tout autour du parc, un immense rail rose annonce la présence du terrible grand huit.
Harnachées dans notre wagon, nous sommes les seules inconscientes qui montrent assez de courage pour tenter l’attraction. Le système de sécurité qui nous tient fermement attachées pèsent lourdement sur ma poitrine. Nous ne sommes pas encore parties que déjà j’étouffe. Yvonne pense déjà à sortir de là. Puis le départ. Lent d’abord. Puis de plus en plus vite. Une première montée, raide, interminable. Et nous sommes parties. Le wagon prend de plu en plus de vitesse, dévale les descente à tout allure. Yvonne hurle (depuis que le wagon a démarré…). Notre cœur bat à 100 à l’heure. Une poussée d’adrénaline, une nouvelle descente, un virage. J’hurle également. Il semblerait que je ne puisse m’en empêcher. C’est comme si mes cordes vocales avaient pris le pouvoir et faisaient la nique à mon cerveau, en vibrant contre sa volonté. Puis un arrêt, brusque. Et nous voilà reparti. La descente est terrible. En contrebas, la piscine s’approche de plus en plus. Mais pas de collision (auquel cas je n’écrirais pas ces lignes…un peu de logique voyons !!!). Nous nous engouffrons dans un trou obscur où des néons clignotent (ambiance boîte de nuit, avec l’envie de vomir en bonus…). Yvonne a arrêté de regarder autour depuis bien longtemps et ferme les yeux à s’en décrocher les paupières. Tout en continuant à hurler. Doucement, le wagon ralentit et, entre deux soubresauts, rentre se garer devant le guichet. Le tour est fini. Il aura duré à peine trois minutes, qui nous aurons semblé des heures. Je serais bien prête pour un nouveau tour, mais Yvonne ne tiendrait pas le choc. Nous retrouvons nos esprits alors que nous quittons Cosmo World.
Toujours à Minato Mirai, nous visitons des bâtisses de briques rouges, au style britannique, qui abritent des magasins (pour le coup nous pensions y trouver un musée, au lieu de quoi les japonais ont préféré l’option shopping…).
La visite est rapide, et nous rejoignons la terre ferme (la vraie, celle qui n’a pas été crée artificiellement). Il y a là un magnifique parc qui longe la mer.
Nous faisons au préalable un détour par l’intérieur des terres, et les quartiers de style anglais qui forme l’arrière garde du parc, pour y trouver la poste et un distributeur. Revenons sur le parc, bien plus intéressant que mon besoin d’argent. Il s’étend sur un kilomètre, tout en longueur, avec d’immenses pelouses bordées d’arbres.
Le long de la jetée, des bancs (objets rares au Japon) dont nous profitons pour nous reposer en regardant le port. Face à nous, la mer à perte de vue. Sur la gauche, des bateaux, dont un gigantesque paquebot que l’on peut visiter et sur lequel aurait voyager Charlie Chaplin (rien que ça !!!).
Des japonais promènent leurs caniches, d’autres nourrissent les pigeons. Dans une allée, la statue en bronze de la petite fille aux chaussures rouges, sorte de Petite sirène locale.
Nous avons encore du temps devant nous, et nous poussons plus avant notre découverte du parc. En hauteur se cache un dédale de petits jardins aux ambiances diverses. On y voit une fontaine entourée de colonnes et une allée de verdure.
Mais aussi une cascade tout en mosaïque.
Même un hémicycle fleuri. A l’ombre, un japonais se bat avec le pneu de son vélo. Il cherche une possible crevaison en le plongeant dans une bassine d’eau. Nous errons ainsi quelques temps dans ce jardin dominé par le phare rouge et blanc, avant de rentrer à l’hôtel.
Il est encore tôt. Le temps de faire quelques réservations, de prolonger notre séjour au Youth Hostel et de se refaire une beauté, et nous revoilà dans Chinatown. Le quartier a plus de vie encore que la veille.
Nous en profitons pour flâner dans les magasins de souvenirs. Notre journée se terminera, encore, autour d’un nikuman.


Et d'un gâteau poisson traditionnel, qu'Yvonne tenait absolument à goûter depuis Ueno.

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