vendredi 18 juillet 2008

L’art et la manière de se perdre au japon



Dans ce chapitre vous verrez nos héroïne pestée contre Tokyo, ses plans et ses rues, puis contre ses hôtels, puis contre ses rues, et encore contre ses rues. Car en ce lundi 14 juillet, nos héroïnes ont apprit l’art de se perdre à Tokyo…

Tout commence aux petites heures de cette chaude journée d'été… Le temps de se préparer, de réserver le ryokan pour septembre, de rassembler nos affaires, nous partons sur les coups de 10h. Le Sakura Hostel nous attend, à une dizaine de minute du Taito. Nous mettrons très exactement une heure et demi pour rallier les deux hôtels, avec nos douze kilos sur le dos et nos sacs à la main, nos éventails publicitaires (mais bien pratiques) et notre plan de la ville. Il faut savoir une chose sur les plans tokyoïtes : ils sont montés à l’envers. En clair, les bâtiments sont inscrits un peu n’importe où sur la rue, ce qui vous l’admettrez, simplifie grandement l’orientation. Après avoir vérifié trois fois la carte et le nom de la rue, nous partons donc en direction de l’hôtel. Seulement voilà, arrivées à l’extrémité de cette rue, toujours aucun hôtel (nous cherchions exactement le Asakusa View Hotel, qui marque l’endroit où nous devons tourner…). Nous demandons à tous les japonais qui passent à notre portée s’ils savent où est l’hôtel. Rien à faire. Personne ne sait. Nous sommes bel et bien perdues. Nos sacs commencent à être pesant. Il est facilement 11h ; le soleil tape plus fort et la chaleur ne cesse d’augmenter. Il n’y a plus d’ombre nulle part et nos réserves d’eau faiblissent. Ajoutez à cela la fatigue, après une nuit passée à rédiger nos mémoires. Vous obtenez une Diane dans ses meilleures jours. Je crois avoir insulté tout ce qui passait à ma portée qui n’était pas vivant (les japonais ne m’avait rien fait après tout), pestant, râlant, soufflant, une vraie furie. Je vous épargne les détails qui pourraient choquer nos lecteurs, mais je peux affirmer sans trop me tromper que notre aventurière était de mauvais humeur. Nous avons fini par retrouvé notre bon sens et reprendre la rue en sens inverse. Après tout, nous étions sur la bonne route, mais pas dans le bon sens. C’est ainsi que nous avons atteint le Sakura Hotel sur les coups de midi et demi, trempées et épuisées.

Nous avons déposé nos sacs (il était encore trop tôt pour s’enregistrer), pris une douche salutaire et avons poursuivi notre route, après une halte repas au pied de l’hôtel dans un petit restaurant qui servait des ramens. Face à nous, un parc d’attraction avec un manège de maisons : les cabanes étaient accrochées à un pylône qui les faisaient tourner, monter et descendre.
Et là vous vous dites : « en effet, elles se sont paumées un bon coup, elles ont retrouvé leur chemin, pas de quoi casser trois pattes à un canard ». Je serais d’accord avec vous, si la suite des aventures de nos demoiselles n’avaient pris une telle tournure.

Nous ne pouvions séjourner à Tokyo sans passer par le Palais impérial. Plus exactement le jardin du Palais impérial, le palais en lui-même n’étant ouvert que deux jours dans l’année : le 2 janvier puis le 23 décembre, anniversaire du souverain. Il était inconcevable que nous ne passions saluer le maître des lieux. Première désillusion : les jardins sont fermés le lundi. Et c’est devant les grilles estampillées des pancartes « Closed » que nous savourons notre deuxième déconvenue de la journée.

Optimistes néanmoins, et déterminées à passer une bonne journée malgré tout, nous prenons la route de Ginza.
Pour vous donnez une idée, ce quartier est un peu la 5e avenue des Champs-Elysées japonais. Des magasins de luxe qui s’étalent sur des rues entières. Dior, Chanel, Gucci, Cartier, Louis Vitton (il va bien, il vous passe le bonjour…), et autre Rolex qui devrait faire regretter au président d’avoir insulté les sumos…


On y trouve ainsi d'atypiques animaux de compagnie...



...mais aussi Swarosky, toujours très discret...




...des hôtels de luxe avec un proteir-videur...



...et même des legos Indiana Jones !!!




Vous remarquerez que nous n’avons guère été dépaysées dans toutes ces marques, dont beaucoup viennent de chez nous (France et pays limitrophes…). Vous remarquerez aussi, que bien qu’au Japon, on ne puisse toujours pas se les payer…





Blasées par tant de marques qui nous rappellent la maison, nous choisissons finalement de nous rendre à Hibiya Park pour refaire le plein de verdure et reposer nos pieds fatigués (je répète souvent que nous sommes fatiguées, mais nous parcourons de nombreux kilomètres chaque jours… ce qui ne nous empêche pas vraiment d’en faire des dizaines d’autres pour découvrir d‘autres quartiers !!!). Comme nous n’avons peur de rien, surtout pas des plans (plus maintenant), nous prenons notre courage à deux pieds pour y aller comme des grandes, à l’air libre (sous entendu : sans métro…). FAUTE !!!!! La leçon de ce matin ne aura donc servi à rien !!! Nous sommes encore perdues !!!!!!!!!! Au milieu des grands magasins !!! Et en plus on nous dit qu’il est loin, le parc !!!!! (vu qu’on est encore à l’autre bout…). Je cherche qui massacrer dans l’instant, ne trouve que des japonais souriant, alors je serres les dents. Cette fois, il y en a marre, on prend le métro !!!!! Direction Hibiya !
Mais avec le métro aussi on se perd, car avec le métro il faut trouver la bonne sortie. Nous suivons celle qui indique la présence d’un parc. Traversons un interminable couloir décoré de photos de chats et d’écoliers, pour atterrir…à GINZA !!!!!! AAAAAAAAHHHHH!!!!!! Mais c’est quoi ce pays où on peut rallier deux stations à pied !!! C’est comme quand on prend pas le métro, mais sous la terre !!!! Mais ça va pas la tête !!!! On respire… Je vais bien tout va bien… c’est pas vrai mais on fait comme si. Rebelote sens inverse.

Enfin, on trouve la bonne sortie, la A 14. Celle où il faut compter un quart d’heure pour voir le ciel ! Elle est au bout du monde !!!
Sur les rotules, nous arrivons au parc. Nous trouvons le courage de nous traîner jusqu’à un petit lac. Hibiya Park est très charmant. Derrière ses arbres, on aperçoit les buildings (de Ginza je pense). Assises (ou plutôt affalées) sur un banc, nous finissons par nous assoupir. Les corbeaux rodent autour, surveillés du coin de l’œil par une tortue immobile au milieu du lac.



L’épuisement à eu raison de nous. Rassemblant nos dernières forces, nous reprenons la route pour Shibuya, où nous trouvons du réconfort auprès du « Book & coffee » et de ses glaces magiques.

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