samedi 19 juillet 2008

Une nuit à Nikkô

Au sortir du train, difficile de se faire une première idée de Nikkô. Une grande rue, quelques bâtiments, une fontaine. Assez commun en somme. Nous remontons jusqu’au « tourisme center » où nous parvenons à réserver deux lits dans une auberge de jeunesse, à vingt minutes de la gare.
Il est 17h passé. L’air s’est légèrement rafraîchi, et contrairement à Tokyo, il souffle une légère brise, bienvenue en ces fortes chaleurs. Armées d’un plan, nous sommes sûres de ne pas nous perdre. Vous vous doutez de ce qui arriva. Nous ne nous sommes pas réellement perdue. Nous voulions prendre la rue principale, puis bifurquer avant la poste pour rejoindre l’hôtel. Nous avons en réalité suivi une autre bien plus rapide. Ce qui ne nous a pas empêché de demander (moi là encore, je deviens trop forte) à une jardinière notre chemin. Cette petite rue, en partie déserte, montre bien l’ambiance de Nikkô, un petit village tranquille au pied des collines. Nous sommes bien loin de l’effervescence de Tokyo.

Les maisons se succèdent. Nous croisons quelques rares habitants. Et au moins trois temples. C’est la particularité de Nikkô, et ce qui attire autant de touristes dans ce petit village. Mais je pense que peu d’étrangers doutent même de l’existence de ces trois temples modestes, cachés parmi les habitations.
Au bout de vingt longues minutes (où la gérante d’une épicerie nous a offert une dose de lessive, voyant que nous ne trouvions pas le savon que nous cherchions), nous trouvons enfin l’auberge de jeunesse.


Elle est tenue par une dame d’une soixantaine d’année, qui parle assez bien anglais, malgré un accent japonais prononcé. Elle vit là avec sa famille (c’est ce que j’en ai conclu du moins) et a certainement transformé son habitation en lieu d’hébergement. Beaucoup de cartons, de magazines et d’autres objets sont entassés dans l’entrée, comme si la gérante ne voulait rien jeter. La demeure est nichée au fond d’un chemin étroit, encadré de haies. Il faut descendre un court escalier de pierre pour atteindre l’entrée. Le long, coule la rivière, auprès de laquelle des travaux sont à l’œuvre.




Nous devons nous déchausser en arrivant. Droit devant nous, se trouve une salle commune, avec des tables et des chaises. L’une est occupée par une parisienne, plongée dans un roman. Devant la pièce, un lavoir avec des bassines devant des robinets, et sur la droite, les toilettes occidentales et japonaises. A gauche de l’entrée, la salle de bain traditionnelle. Il faut d’abord se laver, puis un bain chaud (recouvert d’un tapis plastique quand il n’est pas utilisé, afin de garder toute la chaleur) pour se relaxer. La baignoire est étroite mais profonde. L’eau y est verte et parfumée. Yvonne en est sorti étonnamment relaxée, ravie de l’expérience. Je m’y suis plutôt senti oppressée. Les battements de mon cœur se sont accélérés, la chaleur m’a assailli. Je suis sortie de ce bain mal à l’aise, au bout de seulement deux minutes.
Les chambres sont à l ‘étage. Ce sont des dortoirs, mais l’auberge est peu peuplée et nous avons notre dortoir pour toute les deux. Il y a des lits superposés, sur lesquels nous positionnons nos futons.
Il est encore tôt, et nous profitons du peu qu’il nous reste de la journée pour faire un tour et s’acheter à manger. Nous trouverons notre bonheur près de la place principale du village, dans un combini. Et c’est sur un (trop rare) banc que nous savourerons notre repas.
A 20h, tout est déjà fermé. Les rues sont désertes et obscures et s'il n'y avait de la lumière au fenêtre et les échos de la télévision, on se croirait dans une ville morte. Un sacré dépaysement après l’agitation de Tokyo à toute heure du jour et de la nuit. Bonne occasion aussi pour se coucher tôt.
Alors qu’Yvonne est déjà au pays des rêves, je descends saluer notre hôtesse. Elle a chercher pour moi les horaires de train pour Mitô (que nous ne visiterons pas finalement : trop de train et aucune assurance de pouvoir y dormir). A l’écart, la parisienne discute avec deux Tchèques, de grands voyageurs qui ont parcouru déjà une bonne partie du monde, dont la Malaisie qu’il garde fortement ancrée en mémoire. Ils m’invitent à me joindre à leurs conversations ; je le fais volontiers, bien que j’ai du mal à suivre en anglais. Si je comprend correctement, je peine à m’exprimer. Les conversations tournent autour des voyages et de Brad Pitt (nous boycottons le foot : trois filles contre un homme). Et c’est en cette bonne compagnie que se termine la soirée. Nous rejoindrons nos chambres vers onze heures, quand notre hôtesse nous aura demander de quitter la salle commune.

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