samedi 12 juillet 2008

Ueno


Vendredi 11 juillet. La nuit a été agitée : je suis au fond du hall et profite des discussions tardives et des réveils matinaux. Ce matin, avec Yvonne, nous décidons de découvrir le quartier de Ueno. L’ambiance est déjà totalement différente des rues tranquilles qui bordent notre hôtel. Les voitures se pressent, en plein embouteillage, les gens s’activent en tous sens, et les buildings commencent à faire leur apparition. Se rendant à Ueno koên (le parc de Ueno), nous rencontrons une série de rues qui attirent notre regard. Elles sont composées de petites boutiques, ouvertes sur la rue comme les magasins de bord de mer, qui vendent vêtements, bijoux et nourriture. Des paquets de gâteaux aux fruits secs, jusqu’aux poissons frais installés sur les étals, alors que dehors la chaleur est étouffante (je n’en ai pas parlé mais depuis hier il fait chaud, étouffant, lourd et surtout horriblement couvert).




Nous flânons un moment dans ces rues, qui montrent un Tokyo finalement assez traditionnel, avec des vendeurs à la criée (nous le retrouverons dans le quartier plus moderne de Akihabara), des installations et des produits qui rappellent le marché, et des structures plutôt anciennes, dans ces rues en contrebas de la voie ferrée. Nous y reviendrons goûter du melon vert, vendu en tranche et servi planté dans des baguettes, à l’instar des brochettes. De même sont ainsi vendus melon traditionnel et pastèque. Quand aux fruits, ils sont en général vendus à l’unité, à un prix assez élevé, au contraire du poisson qui ne coûte presque rien.


Yvonne testera aussi un étrange beignet fourré à l’œuf, au poulpe, et à d’autres ingrédients non identifiés (les beignets sur la photo juste dessous). Quant à moi, je me rabattrai sur des sushis achetés en supermarché, qui sont, il faut le dire, un régal.




Nous avons fini par nous détacher des rues marchandes pour rejoindre Ueno-koên, quelques mètres plus loin. Le parc est assez simple, très boisé, et je suis assez surprise d’y voir si peu de banc et autant de sans-abri, un phénomène qui s’accentue au Japon (bien qu’ici les sans-abri soit plutôt discrets). Le long d’une allée se dresse la Japan Académy of Art, un immense bâtiment rectangulaire en pierre grise, sorte de mélange entre les pyramides et les bunkers.




Sur la gauche, sur un terrain de baseball, s’entraînent des joueurs. Aussi étrange que cela puisse paraître, le baseball est le sport national et de nombreux terrains sont disséminés dans la ville et le pays. Nous avons croisé aussi une dame aux corbeaux. Car l’oiseau de la ville, c’est le corbeau. Un bon 50 cm d’envergure, un bec qui en fait au moins dix, et des croa croa assez terrifiants pour ceux qui comme moi ont vu Les oiseaux de Hitchcock (je soupçonne même les corbeaux d’avoir mangé tous les pigeons, vu leur nombre restreint dans la ville…pour l’instant nous en avons compté deux, les derniers résistants d’une lignée éteinte qui défendent l’honneur de leur espèce). Cette dame, assez âgée, était entourée d’une dizaine de corbeaux et leur donnait à manger, comme nous faisons avec les pigeons. Le plus étrange, c’est que les corbeaux s’alignaient pour recevoir la béquée, et sautaient même pour attraper au vol la nourriture… Bon, nous on a quand même eu peur, parce que les ours s’est une chose, mais les corbeaux s’en est une autre…on manque carrément de préparation !!!!




Après quelques minutes de marche, nous tombons par hasard sur un temple, dont l’accès se fait par une allée de Tôrii (les portails des temples).





L’endroit est peuplé de touriste, mais garde un charme très traditionnel, qui dénote un peu du reste du parc. Yvonne s’y fait même lire son avenir : en échange de 100 yens (moins de un euro), elle pioche une baguette sur laquelle est gravée une inscription, qui correspond à un chiffre, qui donne droit à un petit papier, qui vous donne votre avenir. CQFD. Pour faire bref, c’est le bonheur totale pour notre Vonvon préférée.




Nous poussons notre promenade jusqu’au lac, que nous avons d’abord un peu de mal à trouver. Et là je sais ce que vous penser : « Ca y est, elles se sont encore perdues et elle va passer vingt lignes à nous raconter la gentillesse des japonais qui l’ont aidée à retrouver son chemin parce qu’elle n’est pas foutue de lire une carte ». Et bien, non. Ce n’est pas ça du tout (na!). Si nous avons eu tant de mal à retrouver ce lac, c’est qu’il est envahi par les nénuphars. Et quand je dis envahi, c’est entièrement recouvert, hectare après hectare. Au lieu de voir de l’eau, nous n’avions finalement vu que de la verdure, avant de comprendre que les grandes feuilles sur un si grand espace, c’était des nénuphars. Pour notre défense, il y avait très peu de fleurs pour nous aider, pauvre esprits écervelés que nous sommes.





La partie amusante du lac (celle qui n’a pas encore était envahie par les nénuphars), c’était la ballade en cygne ("je ne suis pas folle vous savez, bonsoir"...). Oui, nous avons fait un tour de cygne-pédalo sur la lac, et nous avons même failli nous faire attaquer par une mouette et un canard qui m’on jeté un regard noir quand nous nous sommes approchées d’elles par mégarde (Les oiseaux je vous dit !!)!!!! Même qu’il y avait des monstres dans l’eau, qui faisaient des tourbillons et voulaient nous dévorer ; mais nous avons été plus fortes, et avons surtout montré une maîtrise totale du cygne (dont je pense que nous pourrons passer le permis les doigts dans le nez).


Alors, il est pas beau Henri (c'est le nom de notre cygne...) ???!!!

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