lundi 14 juillet 2008

De l’auberge de jeunesse à l’auberge traditionnelle


Il est 10h, ce samedi 12 juillet, quand nous quittons (avec un soulagement non dissimulé) le New Koyo Hostel. Sur le départ, nous faisons la connaissance d’un photographe français (les touristes de l’hexagone sont très présents dans cet hôtel : nous y avons déjà croisé une parisienne et son amie belge qui terminaient un séjour de deux semaines aux Japon, clôture de leurs six mois d’études à Shanghai). Notre photographe quant à lui est arrivé il y a deux mois. Il s’est d’abord rendu à Nara, faire des clichés de cerfs, puis a stationné un second mois à Tokyo pour suivre des leçons d’Aïkido. Il quitte lui aussi le pays d’ici deux ou trois jours, pour se rendre en Mongolie.

Nous disons donc au revoir à la petite chambre malodorante à l’occidentale pour rejoindre, un peu plus au Sud (du quartier, pas de Tokyo) notre nouvel hébergement. A la sortie du métro, nous sentons déjà le changement. Les immeubles sont imposants, éclairés de néons multicolores (essentiellement rouges et jaunes pour être précise). Dans les rues, les voitures et les passants circulent, en nombre cette fois. Il y a des boutiques, et pas qu’un supermarché au coin d’une rue, mais de vrai boutiques de vêtements, de souvenir et même de maroquinerie. N’allez pas croire non plus que nous avons investi un quartier chic : nos finances ne nous le permettent toujours pas. Nous avons seulement quitté la périphérie d’Asakusa pour y pénétrer de plein pied.


A quelques minutes du métro, nous trouvons le Taito Ryokan. Pour le coup, l’aspect extérieur est assez lugubre, mais une fois les portes coulissées, nous découvrons un ryokan (pour les néophytes du Japon : auberge ) traditionnel de fort bonne tenue. Au pied de l’estrade qui fait face à l’entrée, les chaussures des locataires attendent sagement que leurs propriétaires daignent mettre le nez dehors. Le gérant, un japonais plein d’entrain, qui parle un bon anglais, quoique avec un accent japonais fort prononcé, nous annonce que nous devons revenir après 15h ; Soit. Nous déposons néanmoins nos sacs pour mieux vaquer à nos occupations.
Nous revenons sur les coups de 17h (rien que pour vous je fais le calcul : 17-8 cela fait 9...il était donc 9h en France) et découvrons le ryokan. Au rez-de-chaussée se trouve la loge du gérant, ouverte de 6h à 10h, où je peux également consulter Internet pour 10yen par minute (et comme j’écris à minuit et demi, je ne ferais pas ce calcul : convertissez : 1euro = 164 yen). Derrière se trouvent les toilettes à l’occidentale. Sur la gauche, des chambres et le salon. Notre chambre se trouve au sommet d’un large escalier de bois, qui grince lorsqu’on l’emprunte.
Avec sa rampe-tronc-d’arbre, il est à l’image de tout le ryokan : authentique et de pure tradition. En effet, tout le bâtiment (qui ne s’élève donc que sur un étage) est en bois, avec portes et fenêtres coulissantes et futons. Nous y dormons d’ailleurs fort bien (sur les futons, car dans l’auberge c’est une autre histoire). J
Je comprend en découvrant ma chambre le sens de « shared », que nous avait expliqué (en vain pour ma part) la jeune femme du bureau d’information de Narita Airport. Nous partageons en effet notre chambre avec deux autres personnes. Un français (qui ne restera qu’une nuit), étudiant en japonais, venu passer deux mois au Japon pendant lesquels il travaillera quelques semaines dans une ferme. Son grand dilemme sera, le soir venu, de décider s’il fera ou non la fête avec ses amis à Roppongi, dans une soirée bikini… (j’en connais qui n’aurais pas hésiter une minute…). Notre second colocataire est le sosie anglais de Antoine (celui qui fait l’émission « J’irai dormir chez vous »). En réalité, je ne sais même pas s’il est anglais, n’ayant partagé avec lui qu’un « Hello ». Je sais aussi qu’il ronfle, fort. Et il sera rejoint dimanche soir par un autre inconnu, qui ronfle aussi. En écho…Du coup, comme la chambre est très claire, du fait des néons extérieurs, et que le concert de « ronron » en si majeur est quasi perpétuel, je dors peu (bâillement). Mais je n'irai pas pour autant regretter la chambre-clope !!!!

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